Les mûriers utilisés ici sont le mûrier à papier Broussonetia papyrifera et le mûrier blanc Morus alba. L’écorce peut se récolter au printemps, elle se détache alors facilement du bois des branches, sinon des sections sont étuvées (mises à bouillir) pour faciliter ce premier écorçage. La première écorce (couche brune) est raclée pour ne conserver que les fibres qui sont en suite nettoyées. Elles sont longuement bouillies dans une lessive de cendre pour dissoudre résine pectine et lignine et ne conserver après rinçage à l’eau claire que des fibres de cellulose. On les bat ensuite au maillet ou au pilon pour les délier et les affiner. Un dernier nettoyage minutieux permet d’enlever les impuretés restantes. La pâte à papier est prête à être utilisée.

La fabrication des feuilles peut s’effectuer sur cadre : Dans un grand bac contenant la pâte à papier diluée dans de l’eau en fonction du grammage désiré, on vient chercher les fibres à l’aide d’un cadre muni d’un tamis (ici une natte de paille). L’eau s’écoule à travers le tamis qui retient une mince couche de fibres qui constitue la feuille de papier. Après un transfert sur du feutre ou du tissu, la feuille peut être pressée pour aider à évacuer l’eau restante et commencer son séchage à plat.

La fabrication en moule de terre cuite ne nécessite pas de transfert, la feuille sèche directement dedans. Pour procéder on remplit le moule avec de la pâte à papier et suffisamment d’eau pour que les fibres puissent légèrement flotter. On réparti les fibres de manière homogène avec le doigt et on laisse sécher. La feuille peut être retirée du moule lorsqu’elle est bien sèche.

Voir aussi le papier d’algues vertes.